« Je suis partie dans un rêve qui m’a fait oublier le cancer »
Depuis peu, un casque de réalité virtuelle permet aux patients atteints d’un cancer de s’évader durant leur traitement au sein de l’hôpital de jour de l’unité multidisciplinaire de cancérologie (UMC) à Namur. Une balade relaxante leur permet d’appréhender plus sereinement les soins médicaux. Nous avons testé ce casque et échangé avec Alice, infirmière à l’UMC.
Comment se déroule l’expérience ?
Une fois le patient installé, on lui place le casque de réalité virtuelle couplé d’un casque audio. Trois balades sont proposées, une escapade en forêt, une promenade sur la plage et une balade au bord d’un lac. Nous avons testé la balade en forêt. Elle est est apaisante, les saisons défilent, des animaux pointent le bout de leur nez, l’atmosphère est paisible et vivifiante. Le patient expérimente une séance de relaxation et une véritable découverte sensorielle, il peut également découvrir le paysage qui l’entoure à 360°. Ce casque offre une possibilité d’évasion aux patients qui le souhaitent.
Que pense Alice, infirmière au sein de l’unité ?
« Le casque a un pouvoir déstressant et relaxant sur les patients ». Bien qu’il n’y ait pas de statistiques prouvant cela, il aurait pour effet de diminuer les réactions chez certains patients. Elle évoque le cas d’un patient anxieux. « Il redoutait la pose d’une perfusion. Grâce au casque, il n’a pas ressenti la sensation inconfortable qu’il ressent habituellement. En général, une fois qu’un patient l’a testé, il est demandeur de retenter l’expérience pour découvrir les autres thèmes. »
Qu’en pensent nos patients?
Nous avons interrogé deux patientes. L’une d’elles souligne que les images qui défilent ont une symbolique particulière pour les personnes cancéreuses, le casque lui permet de s’évader et de rêver. La deuxième personne ne savait pas encore qu’une telle activité était proposée au sein du CHRSM et était agréablement surprise. « Je suis partie dans un rêve qui m’a fait oublier le cancer, ensuite, le casque m’a rappelé que j’étais cancéreuse et m’a offert des solutions. C’est un très bon moyen de s’échapper. ». La deuxième patiente était ravie aussi : « J’ai vraiment été étonnée. Au début, j’ai beaucoup pensé et au fur et à mesure, j’ai écouté la voix présente dans le casque et j’ai pu apprécier. » Elles évoquent que l’expérience virtuelle leur a permis d’être plus détendues et relâchées. La première ajoute que la séance avec le casque lui a permis d’oublier le fait qu’elle recevait le traitement.
Lorsque nous leur avons demandé si elles recommanderaient l’expérience, elles ont répondu favorablement. La deuxième patiente nous explique que lorsqu’elle a reçu son nouveau traitement, elle n’a pas eu l’occasion de bénéficier du casque et qu’elle a été malade lors de la première séance. Selon elle, elle aurait peut-être été moins malade si elle avait l’avait eu, elle serait sentie mieux mentalement. « Je pense que cet outil peut vraiment aider les patients et je suis convaincue que c’est un plus pour les patients mais aussi pour les soignants qui voient leurs patients plus sereins. »